Pourquoi accompagner?
Bien que chaque infraction affecte les victimes de manière différente, la plupart des victimes subissent des bouleversements émotionnels et psychologiques, ressentant notamment un sentiment d’anxiété, de honte et d’injustice. En outre, la plupart des victimes ont une connaissance limitée du système judiciaire et de ce qu’elles peuvent en attendre, ce qui, associé à l’incapacité du système à adopter une approche sensible à l’égard de la victime, donne souvent lieu à des sentiments d’incertitude et d’anxiété lors de l’interaction avec les acteurs juridiques et la procédure pénale.
Des recherches récentes (2019) menées par l’Agence des droits fondamentaux (Fundamental Rights Agency – FRA) ont montré qu’un grand nombre de victimes affirment ne pas avoir reçu d’informations sur la possibilité d’être accompagnées pendant le procès par une personne de confiance. De plus, même lorsque les victimes sont bien informées et décident d’être accompagnées par un intervenant d’une association d’aide aux victimes, ces praticiens ne sont souvent pas autorisés à rester avec la victime pendant le procès. De nombreuses victimes ne sont par ailleurs pas satisfaites du niveau de participation qui leur est accordé dans le cadre de la procédure pénale.
Dans le cadre de ces mêmes recherches, les victimes ont souligné à plusieurs reprises l’importance d’être accompagnées pendant la procédure judiciaire par une personne de confiance en raison du sentiment de stress qu’elles éprouvaient dans ces situations. Les victimes ont également déclaré qu’elles appréciaient d’être aidées dans la préparation du procès, par exemple en leur permettant de visiter la salle d’audience avant le procès et de savoir où se trouveraient les différentes personnes, qui allait parler en premier, etc.
L’intervenant de l’association d’aide aux victimes ne se limite pas à préparer la victime à la procédure, en lui indiquant le type de questions qui lui seront posées, mais il la sensibilise également à l’importance d’être la plus directe possible dans ses réponses. Toutefois, le ressenti de la victime ne doit pas être sous-estimé ; un juste équilibre doit être trouvé afin de protéger la victime d’une victimisation secondaire et d’obtenir de meilleurs résultats du point de vue judiciaire. Ce faisant, l’accompagnement apporte une valeur ajoutée tant pour la victime que pour le bon fonctionnement du système judiciaire.
Par conséquent, l’objectif principal de l’accompagnement est de lutter contre la victimisation secondaire et ses effets néfastes sur le processus judiciaire, ce qui est possible en se concentrant sur trois points essentiels :
(i) Promouvoir un soutien efficace aux victimes et aux témoins au cours des procédures judiciaires ;
(ii) Contribuer à réduire leur d’anxiété concernant la procédure judiciaire et ;
(iii) Promouvoir un exercice effectif des droits des victimes au sein du système judiciaire.
Dans ce contexte, l’intervenant de l’association d’aide aux victimes peut non seulement apporter un soutien émotionnel, mais aussi fournir des informations de nature juridique et pratique, permettant ainsi à la victime de prendre des décisions plus éclairées.
En outre, les victimes accompagnées sont mieux équipées pour faire face au système judiciaire, ce qui augmentera l’efficacité de la procédure pénale, car une victime coopérative est plus susceptible de contribuer au bon déroulement de la procédure et à la collecte de preuves.
En résumé : l’adoption d’un service d’accompagnement plus complet, incluant le suivi des personnes, aura un impact positif sur les victimes et les témoins, ce qui les préparera mieux à faire face au système judiciaire. Le soutien fourni par l’intervenant de l’aide aux victimes se concentre sur les besoins de la victime et forme simultanément un lien entre les acteurs procéduraux, permettant une communication plus efficace entre toutes les parties et contribuant à la création d’un espace efficace pour l’aide aux victimes au sein du système judiciaire.
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